Artiste prolifique et secret, Bernard Bousquet explore inlassablement les métamorphoses du corps, dans son rapport au désir et au temps, au presque-né et au déjà-mort. Utilisant différentes techniques, mélangeant parfois avec une touche d’humour encre et crayon, couleur et stylo, il invente un univers singulier, où filtrent différentes influences artistiques (Bellmer, Giger) et littéraires (Lovecraft, Card).
Corps érotisés, danses macabres, chairs, muscles, ossements étirés, tordus, torturés, transfigurés, créent des fenêtres ouvertes sur des paysages fantastiques, où les frontières entre le même et l’autre, entre éros et thanatos, sont abolies. Au-delà du dialogue entre le mort et le vif, se devinent dans les dessins de Bernard Bousquet des questionnements sur la matière humaine, traversée par la destruction, la souffrance, le chaos et capable d’y puiser ses forces créatrices.
Bernard Bousquet ne dit rien de ses œuvres, ne donne aucune clef pour les interpréter. Par pudeur. Et, peut-être, par générosité. En laissant chacun libre de tisser des liens avec l’inquiétante étrangeté de ses mondes, il permet à celles et ceux qui plongent leur regard en eux d’en partager la création.
